Des pochettes de pain contre les violences faites aux femmes
Depuis quatre ans, les boulangers du Gers participent à une opération d’information et de sensibilisation contre les violences faites aux femmes. On la retrouve aussi dans les Hautes-Pyrénées, l’Hérault ou les Côtes-d’Armor.
Les bonnes idées se répandent, et c’est tant mieux ! Ainsi, après les Hautes-Pyrénées qui avaient lancé l’initiative en 2018, le Gers utilise les pochettes de pain pour informer et sensibiliser sur les violences faites aux femmes. Une opération financée par l’État, sur son enveloppe droit des femmes et égalité, et qui repose sur un partenariat avec la Fédération des artisans boulangers et boulangers-pâtissiers du Gers. Gérard Loubet, son président, se félicite : « Ça fait quatre ans que nous participons à cette action. En tout, en décembre 2023, cent mille emballages auront été distribués dans les quatre-vingts boulangeries du département. Pas une ne manque à l’appel !»
M. Loubet ajoute : « Dans les boutiques, nous mettons aussi des QR code qui renvoient vers des sites où les personnes sont prises en charge. »
Les pochettes à pain sont déjà riches en informations : «Il y a toutes les adresses et numéros de téléphone, tant locaux que nationaux, souligne Nicole Pascolini, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité. Et puis nous avons ajouté tous les dispositifs avec lesquels les femmes peuvent communiquer. » Le “violentomètre” est également présent : « C’est un outil d’autoévaluation, qui gradue les difficultés », indique Mme Pascolini.
Bref, « les citoyennes et citoyens ont toutes les informations utiles et ça nous permet d’entrer dans leur quotidien », poursuit-elle. En effet, met en avant la déléguée, « grâce à ces pochettes, on sait qu’on va dans l’ensemble des foyers, même en zone rurale. C’est ce que l’on cherche ».
« Une campagne utile »
Dans un premier temps, les messages avaient été imprimés sur les sachets des pharmacies, mais ceux-ci coûtent plus cher que les emballages à pain. « Aujourd’hui, notre budget pour cent mille pochettes est de 4 686 euros », déclare la déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité.
S’il est difficile de mesurer les effets de cette campagne : « Elle est sûrement utile, assure M. Loubet. Avant on menait une opération similaire sur le dépistage du cancer ; et les médecins nous avaient dit qu’ils avaient noté une augmentation des dépistages dans le mois qui suivait. »
Ces pochettes à pain contre les violences faites aux femmes ont d’ailleurs essaimé, de l’agglomération de Sète (Hérault) aux Côtes-d’Armor, de l’agglomération de Béthune (Pas-de-Calais) à la Martinique.